Le Direktør

Publié le par Christophe

Le Métropole Lille 

Film danois de Lars Von Trier  

Le propriétaire d'une société informatique décide de vendre son entreprise. Le problème, c'est que lors de la création de celle-ci, il avait inventé de toutes pièces un président, se retranchant derrière ce personnage fictif au moment de prendre des décisions impopulaires. Or, les potentiels acheteurs veulent négocier avec ce président... Le président fait alors appel à un acteur au chômage pour jouer ce rôle. Le comédien va découvrir qu'il est un pion dans une histoire qui va mettre son (manque de) sens moral à rude épreuve...              

 

La caméra cherche le reflet de son caméraman dans une vitre mais Lars Von Trier nous avertit, Le Direktør n’est pas un film qui réfléchit ou invite à la réflexion. Selon son auteur, en voix off, il s’agit d’une comédie innocente, réalisée dans un seul but de divertissement, qui ne revendique aucune autre ambition, surtout pas artistique, et qui rejette toute intention manipulatrice. Précisions utiles venant de la bouche de Lars von Trier… 

Tout se mélange soudain lorsque le concept du film est dévoilé. Lars Von Trier semble parler du film qu’il nous propose mais dévie en fait sur la narration en elle-même. Comme quoi le film est bien plus pensé qu’il n’en a l’air. Ainsi, Lars von Trier prétend avoir embauché un acteur au chômage car trop prétentieux pour le rôle principal de ce film. En fait Jens Albinus est un fidele collaborateur du cinéaste avec qui il a déjà tourné, notamment, Les Idiots et Dancer in the Dark
              Mais parlons plus simplement de ce Direktør… Ravn a décidé de vendre sa petite entreprise informatique. La vente est promise à un acheteur islandais lequel souhaite rencontrer le 'directeur' avant de finaliser l’opération financière. Ravn engage donc un acteur mégalo et au chômage car, et c’est un problème, ‘le directeur de tout’ n’existe pas… 

Comédie ? Au début du film, le narrateur Lars Von Trier précise qu'il s'agit d'une "comédie sans danger". Il s'explique : "On me critique pour être trop politique, et c'est aussi ma propre critique... Je suis peut-être en fait trop politiquement correct. Voilà un film qui a été fait très vite. Ce film n'est pas politique et je me suis amusé en le faisant, mais bien sûr les bonnes comédies ne sont pas sans danger (...) Quand j'étais petit, j'ai vu beaucoup de comédies de situation. J'adore Indiscrétions et The Shop around the corner. J'ai essayé de faire quelque chose dans ce genre. Ces comédies de situation sont basées sur l'idée que certains savent ce que d'autres ignorent."
L'énigme Gambini Tout au long du film, il est question d'un dramaturge appelé Gambini : si ce personnage évoque en fait Ibsen dans l'esprit du réalisateur, le nom est imaginaire. Le cinéaste a eu cette idée en lisant le mot Gambini sur un gros camion rempli de nourriture, alors qu'il rentrait de Cannes...

Publié dans desiderio

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