Khol Do - Maya Krishna Rao

Publié le par Christophe

THEATRE DU NORD - Lille - 08/12/06 - 20h

Khol Do

Performance de Maya Krishna Rao (mise en scène et jeu)

'Khol Do' se passe pendant les émeutes de 1946-1947, qui ont abouti à la séparation de l'Inde et à la création du Pakistan. Un père a perdu sa fille quelque part sur les quais, au milieu de la foule en fuite. Huit jeunes volontaires désireux de l'aider lui promettent de la retrouver. La quête de sa fille est si intense, si profonde, que le vieil homme commence à la trouver en lui-même, dans son propre corps, dans la danse...

Maya Krishna Rao Biographie

 

 

 Comédienne, danseuse, performeuse et metteur en scène, formée aux techniques du théâtre Kathakali, Maya Krishna Rao est à l'origine d'une nouvelle forme d'expression théâtrale, basée sur les traditions artistiques indiennes, qu'elle mêle aux techniques les plus contemporaines comme la vidéo. En plus de nombreuses tournées à travers toute l'Inde avec la compagnie Vismayah, ses créations sont régulièrement accueillies dans des festivals de danse ou de théâtre à l'étranger.

  

 

 

Après sa contribution à Lille 2004, Capitale européenne de la culture avec Shakespeare de près ou de loin, le Théâtre du Nord renouvelle cette saison sa collaboration avec la ville de Lille à l’occasion de lille3000, dont la première édition est consacrée à l’Inde sous le titre Bombaysers de Lille. L’occasion de tirer, encore et toujours, le fil de Shakespeare et d’entrevoir, découvrir, entre autres, la perception que les artistes de théâtre indiens ont de l’homme et de son œuvre. Quatre temps forts rythmeront cet automne indien…

À l’image du basculement et de la crise identitaire

On ne peut pas prendre l’Inde comme une globalité. La variété des langues et la spécificité des formes, parfois difficilement accessibles à la sensibilité d’un public européen, rendent complexe son approche. L’État de Bombay, qui est aussi l’État économique le plus développé, a vu se développer depuis plus de cent cinquante ans une tradition de théâtre de texte fondée sur la filiation d’un théâtre sanskrit confrontée à celle d’un théâtre occidental que les Anglais avaient importée avec la colonisation. Ce théâtre, un peu limité quant à ses possibilités scéniques, souvent très statique, présente toutefois un véritable intérêt littéraire : il s’est doté d’un appareil critique, de revues, de maisons d’édition, et se caractérise par une grande exigence tant de la part des artistes qui le portent queOn ne peut pas prendre l’Inde comme une globalité. La variété des langues et la spécificité des formes, parfois difficilement accessibles à la sensibilité d’un public européen, rendent complexe son approche. L’État de Bombay, qui est aussi l’État économique le plus développé, a vu se développer depuis plus de cent cinquante ans une tradition de théâtre de texte fondée sur la filiation d’un théâtre sanskrit confrontée à celle d’un théâtre occidental que les Anglais avaient importée avec la colonisation. Ce théâtre, un peu limité quant à ses possibilités scéniques, souvent très statique, présente toutefois un véritable intérêt littéraire : il s’est doté d’un appareil critique, de revues, de maisons d’édition, et se caractérise par une grande exigence tant de la part des artistes qui le portent que par le public qui le suit assidûment. Cet État est véritablement le foyer du théâtre qui s’écrit et s’exprime par le verbe. Dans d’autres États on peut trouver des formes de théâtre plus visuel, plus physique, où le corps et le geste dialoguent avec les nouvelles technologies, mais où la parole occupe une place très minoritaire. Pour en revenir au texte, dans les années 70, est apparu un théâtre expérimental fortement influencé par Brecht et le théâtre de l’absurde, ainsi que par quelques autres auteurs européens comme Ibsen ou Beckett, théâtre immobile plus que d’action dramatique et de péripéties. Après une période très engagée dans les années 60-70, on a vu naître une génération nouvelle d’auteurs, celle qui a pris de plein fouet la libéralisation économique et morale del’Inde, l’ouverture au marché international, la fin des certitudes idéologiques révolutionnaires. Leur théâtre traduit ce basculement, cette crise, cette insécurité identitaire liée à l’irruption du monde dans un système clos qui semblait éternel et figé. Quant à ceux qui ont vingt ans aujourd’hui, leur écriture et leur maîtrise formelle sont encore vertes, mais leur audace consiste à aborder comme des questions très concrètes du quotidien aussi bien la dureté du marché que les flottements de l’identité sexuelle. Antoine Pickels, critique, auteur dramatique, programmateur d’événements, dont la manifestation Indian Plays Only pour Bozarà Bruxelles (propos recueillis)

http://www.theatredunord.fr/Public/documentation.php?ID=823

Temps forts :

Othello, a play in black and white 

Khol Do

Lectures indiennes : HIJRA

http://www.theatredunord.fr/Public/sdv_article.php?SDV=815&ID=820

 

Publié dans desiderio

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